Mairie de Sireuil
Mairie de Sireuil

Les Carrières de Sireuil :

A Sireuil, l’exploitation de la pierre remonte à des temps très anciens. Le Lieu-dit «Les Pierrières» en témoigne: Les «Pierrières» sont des carrières de pierres.
De nombreuses petites carrières, le plus souvent à ciel ouvert, jalonnaient la commune:

  • Carrière «de la commune» près des Fonts Mortes,

  • Carrière de la Turcaude,

  • Carrière des Fougères, etc…

L’extraction était manuelle. Elle fournissait des moellons à bâtir, mais surtout des pierres pour l’empierrement des chemins et des routes. Le goudronnage n’existait pas.
A partir de la deuxième moitié du 19ème siècle, le cognac et les industries qui se développent apportent plus d’aisance dans notre région. On voit se construire nos belles maisons charentaises édifiées en pierre.
C’est en 1853, que la société Civet & Fils et Cie s’installe Chez Decoux. C’était la plus importante, mais d’autres exploitants vont profiter de cette expansion.
Dès lors, l’extraction de la pierre va constituer une activité remarquable. Le nombre d’ouvriers carriers ne va cesser de croître, apportant un revenu à quelques familles ou un complément de revenus à ceux qui cultivaient en même temps quelques terres. Mais ce sont surtout les exploitants et les propriétaires des sites où sont situées les carrières qui vont s’enrichir.

LE TRAVAIL :

A cette époque, l’extraction de la pierre était très peu mécanisée et se faisait essentiellement à la main. On entendait le crissement des longues scies à pierre tirées par deux hommes postés face à face, sanglés dans de larges ceintures de flanelles, et qui taillaient les blocs. On réalise sans peine la dureté de la tâche.

Les blocs de pierre étaient ensuite chargés sur des fardiers tirés par des boeufs ou des chevaux qui les acheminaient vers la gare. C’était le travail des rouliers. En 1911, on en comptait 6 dans la commune, qui, à longueur de journée, parcouraient les routes empierrées descendant des carrières vers la gare, y creusant de profondes ornières boueuses. Et les coliers de cette époque, qui allaient à pied à l’école, avaient bien de la peine pour s’arracher à ces bourbiers.

A la gare, les blocs de pierre étaient stockés près du pont roulant (à peu près à l’emplacement des silos). Puis solidement cramponnés, les blocs étaient soulevés et déposés sur des wagons plates-formes avant d’être expédiés en France et même à l’Etranger.

HISTOIRE DES CARRIÈRES DE SIREUIL :

1886

6 carrières

25 ouvriers

1892

5 carrières

30 ouvriers

1901

3 carrières

54 ouvriers

1906

5 carrières

49 ouvriers

1911

6 carrières :

  • Société Générale

  • Civet & Pommier

  • Renaudet

  • Veau

  • Société des Charentes

  • Dubroca

65 ouvriers et 6 rouliers

  • 15 ouvriers

  • 32 ouvriers

  • 7 ouvriers

  • 3 ouvriers

  • 2 ouvriers

  • 6 ouvriers

RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE DES OUVRIERS

Ils habitaient de préférence dans les villages situés non loin des carrières.
Exemple: En 1911, les 65 ouvriers sont ainsi répartis:
– La Côte : 15 ouvriers
– Le Bois de la Roche : 13 ouvriers
– Chez Decoux : 8 ouvriers
– Le Bourg : 9 ouvriers
– Les Patureaux : 5 ouvriers
– Le Château : 3 ouvriers
– La Bretonnière : 1 ouvrier
– Bellevue : 2 ouvriers
– Les Pierrières : 1 ouvrier
– La Vergne : 1 ouvrier
– Les Roys : 3 ouvriers
– La Vallade : 3 ouvriers
– Chez Bailly : 1 ouvrier

Après 1920 :
La guerre de 14 a ralenti l’activité des carrières qui reprendra petit à petit après 1920.
1936 : 6 carrières employaient encore 27 ouvriers :
– Dubroca : 1 ouvrier
– Veau : 1 ouvrier
– Fèvre & Cie : 10 ouvriers
– Civet & Pommier : 7 ouvriers
– Société Générale : 7 ouvriers
– Bruneaud : 1 ouvrier

Fèvre & Cie ont exploité de 1883 à 1974 la carrière de Bellevue aux Mérinauds.

Actuellement :
2 carrières poursuivent une exploitation moderne complétement mécanisée avec 42 ouvriers.
♦ Les Carrières de Brétigny
Situées aux Chagnerasses. Ce sont les anciennes carrières de Dubroca. Longtemps abandonnées, elles ont été réouvertes en février 1982 par cette société. Elles emploient 8 ouvriers et produisent, par an, 4000 m3 marchands (1) de pierre.

♦ Les Carrières de Rocamat
Situées Chez Decoux. Ouvertes en 1853 par la Société Civet & Fils et Cie, elles ont vu se succéder, sans discontinuer :
En 1898 – Civet & Pommier
En 1927 – Les Carrières & Scieries de France
En 1963 – La Société Générale des Carrières françaises
En 1971 – La Société Industrielle & Commerciale des marbres, pierres et granits S.I.C.M.P.G.
En 1979 – Rocamat qui exploite d’autres carrières en Charente.
Le nombre d’ouvriers est : 34
Elles produisent par an 8 000 m3 marchands de pierre.
Rocamat est maintenant la seule société exploitant les carrières de Chez Decoux après avoir absorbé la Société Générale des carrières, la S.I.C.M.P.G. et Fèvre & Cie.

(1) On appelle m3 marchand, un volume de pierre vendable, sans compter les déchets.

Par Simone CADERT